Cameroun- Banane plantain, Ananas, palmier à huile: 8,6 milliards FCFA pour moderniser ces filières
Ces Fonds sont mis à la disposition des opérateurs financiers afin de mieux les diligentés auprès des entrepreneurs agricoles. Le Minader Gabriel Mbairobé et le DG de la CBC Léandre Djummo, ont signé, le 08 septembre dernier, à Yaoundé, un partenariat à cet effet.
Ce fonds financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) constitue la phase pilote du projet du Fonds du Développement des Filières (FDF). Il va permettre aux producteurs agricoles surtout tous les importantes parties prenantes de la chaine de valeur agricole au Cameroun, d’avoir accès à un financement. Si le gouvernement camerounais en arrive là, c’est pour la simple et unique raison que les institutions bancaires et les établissements de micro finance (EMB) sont encore assez frileux au sujet de l’épineuse question de financement des entreprises agricoles qui selon certaines langues, représentent un risque important. Et pourtant, l’Etat du Cameroun qui se retrouve dans une dynamique de modernisation de son système agricole pour en faire un maillon phare du Produit Intérieur Brut(PIB) du pays entend mettre tous les moyens sur pied pour atteindre ses objectifs. Pour ça, il est important de revoir la stratégie. A travers le Programme de Développement des Chaines de Valeurs Agricoles (PD-CVA) une piste de solution est en cours de téléchargement. Selon Marie Jeanne Nkodo Ngono, coordonatrice du PD-CVA, au sujet du programme dont elle a la charge, « la stratégie c’est de lever les contraintes d’ordre organisationnelle, technique et financier qui plombent le développement des chaînes de valeurs et puis il cible les coopératives et petites et moyennes entreprises, les petites et moyennes industries et aussi les jeunes et les femmes. Les composantes, il y en a quatre au total. La coordination du projet qui s’occupe donc des affaires administratives et financières, passation des marchés suivis et évaluation et les deux volets transversaux dont l’environnement et le genre. Nous avons une composante développement des infrastructures, la réalisation des pistes rurales pour les routes, des infrastructures communautaires, adduction d’eau potable, des tangues d’huile de palme, des magasins de stockage en terme de hangars. Nous avons des unités de transformation d’huile de palme, l’ananas et le bananier plantain. Nous avons également les marchés. Il y a une composante de développement entrepreneurial des jeunes qui est de 14 centres d’incubations avec 1536 jeunes à sortir et nous avons 600 entreprises jeunes à créer. Nous avons enfin, une composante de développement des filières agricoles. Elle fait le renforcement des capacités des producteurs, le renforcement des institutions de développement des filières agricoles dont les organisations faitières. » De ce fait, avec un potentiel comme tel, le secteur financier local se veut de ce fait être un maillon essentiel. L’objectif est donc de rallier et ces opérateurs financiers à la cause.
Pour le DG de la Banque Africaine de Développement, « La BAD finance cette facilité à hauteur de 8,6 milliards FCFA pour permettre aux producteurs agricoles surtout tous les importantes parties prenantes de la chaine de valeur agricole au Cameroun, d’avoir accès à un financement. Nous savons que moderniser le secteur agricole nécessite énormément de financement. Malheureusement, pour une perception des risques de ce secteur agricole fait que le secteur financier est frileux pour financer ce secteur. Nous avons besoin ensemble avec le gouvernement d’innover dans l’attractivité financière de ce secteur agricole. Nous pensons que la facilité que nous mettons en place aujourd’hui, permettra de pouvoir d’abord apporter des ressources longues aux institutions de Micro finances qui financent les petits producteurs, les agriculteurs et la zone rurale, mais aussi, nous ambitionnons avec le gouvernement de mettre en place une garantie partielle de risque, cette fois ci à l’endroit des banques commerciales pour les amener à s’intéresser à ce secteur agricole. C’est un secteur porteur. Nous voulons faire de l’agriculture avec le gouvernement camerounais une agriculture d’affaires et pour cela, cet instrument qui est mis en place qui est une innovation permettra d’attirer le secteur bancaire dans ce secteur. »
Cette signature de convention qui a connu la présence du ministre des pêches et des industries animales le Dr. Taiga, arrive donc à point nommé pour offrir une bouffée d’oxygène à ces producteurs agricoles. « Je voudrai féliciter le MINADER et le gouvernement camerounais d’avoir pensé et conçu le développement des chaînes de valeur agricole parce qu’ensemble nous constatons la flambée des prix des produits agricoles. Il nous faut donc une agriculture compétitive, une agriculture de masse intensive qui nous permette de faire non seulement de la production mais de la transformation et de valoriser ses chaines de valeurs et surtout les filières essentielles de l’agriculture qui permettent à la population rurale de pouvoir s’en sortir économiquement. » ajoute le DG de la BAD, Serge Marie N’Guessan.
Après cette signature de convention avec la CBC, il faudra donc attendre que tous les mécanismes soient mis en branle pour que les institutions financières retenues soient aptes à accorder des crédits aux producteurs agricoles. Les prochaines étapes se veulent déterminantes. Selon les perspectives livrées par la coordonatrice du PD-CVA Marie Jeanne Nkodo Ngono « Après cette signature de convention, il va être question de procéder à l’installation du comité interministériel de supervision du Fonds de Développement des Filières qui est un organe de supervision, et puis de défaut de payement. Ensuite va être organisée une réunion de validation du manuel de procédure de finalité de refinancement. Ce manuel de procédure existe déjà. Il seulement que le comité interministériel qui sera mis en place valide ce manuel. Des séminaires de vulgarisation de facilité de refinancement. Il faut que l’ensemble du territoire national, soit au courant du fait qu’il existe une facilité de refinancement. Nous allons enfin organiser une réunion avec les banques commerciales présidée par le MINADER pour la mobilisation de la garantie partielle ».
Jonas ABENA FOUDA
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