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Cameroun- Transport inter-urbain: le calvaire de Kribi

Depuis le départ des taxis dans la cité balnéaire au début des années 2000, se déplacer à l’intérieur de la ville de Kribi (Sud Cameroun) est un chemin de croix. La ville qui se positionne désormais par son port en aux profondes, comme un pole économique, appelle plus que jamais le retour des taxis pour redorer le blason d’une ville normal.

Voici un peu plus de dix ans que les taxis ont totalement disparus de la circulation, dans la cité balnéaire de Kribi. A la place, des moto-taxis, ont pris le relais comme unique moyen de déplacement inter-urbain. Difficile aujourd’hui de s’en passer. Pour partir d’un point à un autre de la ville, les engins à deux roues, sont pour la plupart des usagers, le seul moyen de déplacement.

Avec le boom démographique que connait la ville depuis le lancement des grands projets structurants, la ville a vue, comme d’autres villes du pays, l’activité s’accroitre. Au point où, le décompte des motos circulants dans la ville, exerçant dans le secteur inter-urbain échappe de plus en plus aux autorités. Selon les sources venant de la mairie, le nombre de moto est estimé à plus de 3000.

L’anarchie

L’impression que présente cette ville et le transport serait que la loi a pris des congés. Le transport avec des motos est une illustration parfaite. Les conséquences, sur le plan sécuritaire, sanitaire, et économique sont visibles. En effet, depuis l’entrée de cette activité dans la ville, qui pourtant semble nourrir son homme, des statiques relevées montrent que dans les services de sécurités, qu’hospitalières, le nombre de cas d’accidents de la circulation est sans cesse croissant avec, à la clé des cas des décès enregistrés.

L’hôpital de district de Kribi à lui seul, totalise plus de mille cas enregistrés au courant d’une année, soit 80% concernent les moto-taximans. 30% de cas  décèdent, des cas de blessures graves ayant parfois entrainés des paralysies partielles voir totales dans certains cas. Pour des cas très graves, l’évacuation vers des villes d’Edéa, Douala ou Yaoundé, due à l’insuffisance du plateau technique, s’impose. Le corollaire de ces maux, est dû à la fois à la non maitrise du code de la route et de la mauvaise qualité de l’infrastructure routière.

Ajouté à cela la montée fulgurante du banditisme et des agressions dont sont victimes à la fois les usagers, que les conducteurs des motos eux-mêmes. Elles se comptent en dizaine par jour pour une petite ville comme celle-ci.

Et pourtant à en croire le maire  de la commune de Kribi 1er Yves Martial Madiba, la ville a connu meilleur visage dans les années quatre vingt  » C’est officiellement dans les années quatre vingt trois que les premiers taxis entrent dans la ville de Kribi, jusque dans les années quatre vingt seize, date de l’entrée des premières motos-taximans dans la ville, les habitudes des kribiens s’arrimaient bien à la culture, du taxis. On pouvait quitter de Talla, pour Londji, le transport urbain était bien sécurisé » affirme le maire.

Il explique parlant de la monté de ce secteur par le fait que « les taxis n’arrivaient pas à desservir, les fonds des quartiers, ce qui à causé un manque à gagné, les gens ont commencé à prendre l’habitude des motos, qui leurs permettaient d’atteindre les destinations. Il y a aussi, la réduction du coup des motos, qui a permis d’absorber un grand nombre de jeune chômeurs, qui se sont jetés sur ce secteur, rendant ainsi, la disponibilité par ses engins des moyens de transports efficaces. »

La ville qui connait des mutations importantes, sur les plans social et économique, attire de plus en plus des visiteurs qui viennent soit pour des affaires, soit pour du tourisme, elle  se doit de donner une image digne des capitales touristiques et économiques modernes, notamment dans le secteur des transports urbains. même si la nécessité des motos-taxis n’est plus à démontrer dans le déplacement des usagers dans les zones difficiles d’axes pour les véhicules, il en demeure cependant, qu’elles peine à offrir le confort sécuritaire et hygiénique à la fois pour les usagers que pour l’image de la ville elle même.

Même si beaucoup a été fait pour renforcer certains axes routiers de la ville, il n’en demeure pas moins que la mise à jour de l’espace routier permettra à coup sûr, le retour des taxis dans la ville. Un regard jeté donc vers les opérateurs économiques et l’État, pour remettre à jour un secteur encore sous exploité dans la ville de Kribi s’impose. Surtout que la ville non loin de Douala verra des touristes, pendant le déroulement de la coupe d’Afrique des nations de football en Juin 2019.

 

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