Tchad – Entre pouvoir justiciaire et pouvoir exécutif: le torchon brûle

Tchad – Entre pouvoir justiciaire et pouvoir exécutif: le torchon brûle

Lors du 25ème anniversaire de l’ordre des avocats, Le général Mahamat Idriss Déby, s’était insurgé contre le fonctionnement de la justice de son pays. Les propos tenus qui ont aussitôt trouvés du répondant. Le Président a immédiatement été recadré par le syndicat de la magistrature.

«Une justice qui va mal», tels sont les termes prononcés par le Président de la Transition de la République du Tchad. Des propos mal perçus par le secrétaire général du Syndicat avocats qui ne manque pas de rétorquer que la faute n’est pas seulement le leurs. Il accuse ainsi le pouvoir politique de s’ingérer dans les décisions judiciaires. Pour lui ,<< des interventions, venant même parfois de la présidence, tentent d’influencer des décisions de justice sous instruction de la haute autorité », pointe Kadjonka bouleversé avant de poursuivre,  » Ceux qui sont censés poursuivre ne le peuvent plus. Mais quand on arrête des gens, on met à la disposition de la justice. Et parfois, ils sont arrêtés à tort et le juge est censé aussi les mettre dehors.».

Dans la suite des discours, le président du syndicat, souligné également que << Si la justice ne fonctionne pas, c’est le président du Conseil supérieur de la magistrature qui est le président de la transition qui a tenu ses propos, en tant que décideur politique, c’est lui qui est mieux indiqué pour trouver une solution. >>

D’après le baromètre de Transparency International, sur l’indice de perception de la corruption, dans le monde publié le 31 janvier 23, le Tchad occupe la 167ème place sur 180 pays évalués en matière de corruption. Ce qui montre la position du pouvoir judiciaire dans le pays. Le président du syndicat décline également un manque de moyens, et d’indépendance de la justice, le clientélisme, et de favoritisme dans les nominations.

Jean Jacques MVONDO