Cameroun – Littérature : Que vaut une bibliothèque manuelle aujourd’hui ?

Cette interrogation s’impose au vue de la rareté des points de lecture au profit des nombreux services qu’offrent des plates formes cybernétiques au Cameroun. Et pourtant, pendant ce temps, la bibliothèque Eno Belinga s’implante dans une périphérie de la ville de Yaoundé.
C’est au quartier titi garage à Yaoundé que le promoteur François Ebouele et l’association à but non lucratice Otnni, ont choisi d’implanter la première bibliothèque Eno Belinga. La particularité de celle-ci, est qu’elle est gratuite, « elle appartient à tout le monde. Tout le monde peut venir lire. », déclare le promoteur. La cérémonie d’inauguration du bâtiment qui abrite la bibliothèque tenue, le 05 janvier 2018 a conduit ses visiteurs en plein cœur d’une banlieue camerounaise. Ici, l’accès au livre n’est pas vraiment aisé. Raison de plus d’apporter vers le camerounais lamda une chance de se ravitailler en connaissance. « Une bibliothèque est toujours importante, parce qu’elle permet à un public plus large d’avoir accès aux ressources documentaires. De pouvoir accéder, à la connaissance, à la science, aux différents écrits, à tout ce qui est publié. Donc voilà tout l’intérêt d’une bibliothèque comme celle-ci. En plus, elle est dans un quartier où il y a qu’en même de nombreux établissements scolaires. Je pense que ça va être très bénéfique aussi pour les élèves et les étudiants » confie Mballa Elanga Edmond VII, directeur du livre et de la lecture au ministère des arts et de la culture.
La bibliothèque parait donc comme une richesse culturelle inestimable. C’est dans ce sens que François Ebouele affirme que la bibiothèque Eno Belinga constitué de près de 200 000 livres n’aura pas une valeur estimable « Pendant trois ans, j’ai collecté des livres avec des amis à Bruxelles. C’est une valeur sentimentale inestimable. Ça n’a pas de prix » affirme t il.
Face aux concurrents cybernétiques, la bibliothèque reste d’actualité. D’autant plus qu’elle se veut proche de tout le monde. Agriculteur, pêcheurs, enfants, et même ceux qui ne savent pas lire sont appelés à y pénétrer. « Il y aura des ateliers autour de la bibliothèque. Des ateliers de théâtres, des ateliers de lectures, des ateliers contes, de cinéma, des échanges, des débats et la rencontre entre les artistes nationaux et internationaux. Et aussi, parce que nous n’avons pas le reflex d’aller dans une bibliothèque pour prendre un livre, on utilise ces moyens pour se rencontrer. Et aussi pour que les enfants petit à petit retrouvent le reflex qui les amène à aller dans une bibliothèque s’asseoir lire un livre ou le prendre », précise François Ebouele. Les prochaines bibliothèques sont annoncées à Maroua et à Douala.