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Cameroun – Filière bois : les opérateurs du secteur au bord du gouffre

Cameroun – Filière bois : les opérateurs du secteur au bord du gouffre

Selon la loi des finances pour l’exercice 2024, il est prévu de relever les droits de sortie sur les grumes de 60% à 75% de la valeur FOB des essences et de les maintenir sur les bois transformés à 15% de ladite valeur. Une situation qui, si rien n’est fait, pourrait pousser certains opérateurs économiques locaux exerçant dans le domaine de mettre inévitablement la clef sous le paillasson.

Depuis près de 03 ans, l’activité forestière suffoque. Chaque année, le gouvernement ne cesse de revoir à la hausse les mesures douanières et fiscales dans le secteur. En dépit du rapport du comité interministériel mis sur pied par le Premier Ministre Chef du Gouvernement qui consistait à appliquer des taux de 2 à 5% pour l’exportation des produits semi-finis, 0% pour l’exportation des produits finis et maintenir la taxation au taux de 10% du droit de sortie pour les bois ouvrés et semi-ouvrés ; la loi des finances de 2023 a semblé briller par la symphonie de l’ignorance. Celle proposée pour l’année budgétaire de 2024, enfonce encore plus le clou. Malgré les travaux du 26 octobre 2022, du comité ad hoc mis sur pied par le Premier Ministre, qui ont suivi pour tenter de répondre aux préoccupations des entreprises opérant dans la filière, et revenant sur la nécessité de s’en tenir aux mesures transitoires à prendre par le gouvernement avant l’interdiction de l’exportation des bois de grumes ; c’est le même son de cloche.
Si l’avant-projet de loi de finances 2024 est adopté à l’Assemblée Nationale, il faut d’ores et déjà être sûr que plusieurs exploitants forestiers nationaux vont fermer boutique.
Une véritable sanction
Il faut le dire, la conjoncture internationale actuelle est marquée par la baisse des commandes auprès des clients de l’ordre de 35%. Selon les informations de source crédible, cela serait dû à l’effondrement du marché de l’immobilier en Asie, en Europe et aux Etats-Unis, la persistance des tensions inflationnistes ayant occasionné une augmentation de près de 18% des coûts de production et des fournitures mais aussi à des problèmes structurels au niveau national tels que la pénurie du gasoil utilisée sur les sites industriels, les problèmes de remboursement de la TVA. A cela, s’ajoute, l’augmentation des droits de sortie et des taxes spécifiques de l’ordre de 60% pour les taxes d’abatage, 242% pour les sortie des bois exportés sous formes de grumes, et 165% pour les droits de sortie des bois transformés d’une part. Mais également de l’augmentation du coût de la main d’œuvre, du coût de transit et de la mise en FOB, la multiplicité des contrôle des diverses administrations, la parafiscalité et la corruption qui gangrène l’administration ne saurait être épargnées du chapelet des difficultés qui entravent la croissance des entreprises du secteur forestier.
D’ailleurs, il ressort que selon des sources sûres, la situation est tellement préoccupante que les exploitants forestiers entendent monter au créneau
Autant d’obstacles qui contribuent déjà à mener la vie dure aux opérateurs. Les chiffres en disent long. Selon certaines informations, le Syndicat des Exploitants Forestiers Nationaux du Cameroun (SEFNA) compte bien faire entendre sa voix. Si rien n’est fait dans quelques jours, une conférence de presse sera organisée pour décrier la situation conjoncturelle que traversent les opérateurs de la filière bois au Cameroun.
Jonas ABENA

Abena Jonas

Journaliste et web journaliste, directeur des publications du journal Afrikinfo.net, Température  Contact : 697608331 ( Whatsapp ) Email : [email protected] // [email protected]

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