Tchad – Accords de coopération de sécurité et de défense: La France mise hors jeu

Tchad – Accords de coopération de sécurité et de défense: La France mise hors jeu
Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le Tchad, dernier pays sahélien à abriter des forces françaises, a annoncé hier, 28 novembre, mettre un terme aux accords de sécurité et de défense avec l’Etat Français.
le ministre des affaires étrangères tchadien Abderaman Koulamallah l’a de ce fait déclaré sur la page Facebook du ministère.
«La France est un partenaire essentiel, mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri et que le Tchad est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté», avait il dit un peu plus tôt à l’issue de la rencontre entre le président Mahamat Idriss Déby Itno et le diplomate français.
Pour Abderaman Koulamallah, joint par téléphone son AFP, «Ce n’est pas une rupture avec la France comme le Niger ou ailleurs», dont le pays abrite encore environ un millier de militaires français. «Le Tchad, conformément aux dispositions de l’accord, s’engage à respecter les modalités prévues pour sa résiliation, y compris le délai de préavis», précise le communiqué ministériel, qui n’évoque pas de date de retrait des troupes françaises.
Au Tchad, la décision a été «prise après une analyse approfondie» et marque un «tournant historique», a souligné Abderaman Koulamallah dans son communiqué. «Après 66 ans de la proclamation de la république du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales», a-t-il ajouté. Il a assuré que la visite de Jean-Noël Barrot avait par ailleurs permis de renforcer les relations bilatérales «à tous les niveaux».
La visite de Jean-Noël Barrot visait à prendre la mesure de la crise humanitaire provoquée par la guerre au Soudan. Au côté du ministre tchadien, il avait visité les camps de réfugiés saoudiens à Adré, où il a annoncé une aide supplémentaire de la France de 7 millions d’euros pour les organisations humanitaires. Reste à voir si cette aide humanitaire demeure d’actualité au regard de cette annonce qui semble mal venu pour la France qui continue à perdre sa souveraineté en Afrique.
Au Sénégal aussi, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a également indiqué jeudi dans un entretien à l’AFP que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal, invoquant, lui aussi, l’argument de la souveraineté.