Les présidents de club de tennis de table tournent le dos définitivement à la Fédération Camerounaise de cette discipline. Ses représentants de club ont exprimé leur ras-le-bol au cours de la conférence de presse. Tous s’indignent de la gestion opaque du président de cette instance, Alfred Bagueka Assobo. C’était le 28 mai dernier au siège de l’Association pour la Vulgarisation du Tennis de Table (Asvutt) à Yaoundé.
Ses présidents représentent certains leaders de clubs au Cameroun qui n’ont pas pu prendre part à ce déballage. Ils sont six présidents de club notamment Benjamin Mba de Fap, Janvier Makon d’Edéa Ville Lumière, Peter Komé de Chamane Yaoundé, Lionel Obi de Liftmove de Banyo, Enrie Durant Nzogue de Strick Bac et Paul Bertin Ketchemen d’Asvutt. D’un commun accord, ils ont décidé de prendre leur destin à main. Ses leaders ont tour à tour décrié l’atmosphère invivable qui règne au sein de l’instance faîtière nationale du tennis de table. « La fédération est un environnement malsain. Il y’a la médisance. Il y’a du tribalisme tellement de mauvaises choses dans cette fédération. Je pense qu’il est temps pour moi de partir avec les autres présidents. » indique le président Paul Bertin Ketchemen. Au tour du président du club Fap (Forces Armées et Polices) de dire : « L’injustice, nous avons pris la décision de quitter c’est pour que nos enfants puissent pas être des générations perdues ».
Déjà une vingtaine d’années passée dans le milieu du ping-pong camerounais, Janvier Makon ne s’est jamais frayé un chemin glorieux. « Les rapports avec la fédération ne sont toujours pas clairs. Je n’arrive pas à fournir un document de la fédération. C’est autant de griefs que j’ai avec la fédération ». « Les anciens champions du Cameroun en Europe sont contre le président. Tous ont un problème, un litige. Il y’a des gens qui ne jouent plus au tennis de table à cause du président. La politique de notre fédération est mauvaise. » mentionne le président d’Asvutt.
Gestion calamiteuse
Ils sont unanimes sur la question. Ses présidents ne veulent pas le départ du président actuel mais une bonne organisation. Pour ses leaders, le patron de ladite fédération s’illustre par une gestion opaque. D’ailleurs ils avouent qu’il la gère comme son domicile. « Il ne veut pas moderniser le sport. Il dirige une fédération comme si c’était sa chambre. » explique Benjamin Mba. Ce dernier pense que la génération des pongistes actuelle est perdue. Car, elle a une tranche d’âge qui varie entre 18 et 20 ans. Par conséquent, la fédération ne pense pas à la pépinière. Pire encore, le président de Fap affirme que le leader de la Fécatennis de table se substitue en un entraineur. « Il appelle lui-même les joueurs sans consulter les entraineurs. (…) Il ne prend que des joueurs que les parents sont capables de payer le passeport».
Même son de cloche pour la société civile. « (…) nous pensons qu’au niveau de la fédération, il y’a problème de gestion des hommes » explique Adamou Ngba, représentant de cette partie au sein de ladite fédération. « Le président n’arrive pas à fédérer » ajoute-t-il. Pendant que la cacophonie a pris son lit dans la maison de la petite balle, le classement joue son rôle. « La cote du Cameroun ne fait que baisser au niveau international. Les pays comme l’Ile Maurice vont bientôt passer au-dessus de nous » s’indigne le leader d’Asvutt.
Après la dichotomie
Ses présidents envisagent mettre sur pied un bon plan managérial pour l’épanouissement des pongistes. « On va organiser des choses plus reluisantes. J’étais au ministère on m’a dit que mon agrément me donne le droit de faire les compétitions. Même si c’est dans mon club on le fera. Mais le plus important pour nous c’est ses jeune-là » explique le président d’Asvutt. « Nous allons organiser des compétitions pour que les jeunes qui vont nous suivre puissent avoir d’activités. Nous avons déjà le trophée Bantou qui existe depuis l’année dernière » lance Benjamin Mba. Pour l’heure, la fédération ne s’est pas encore prononcée. Selon certaines sources, une conférence de presse est annoncée dans les prochains jours.
