Cameroun- Autonomisation de la femme : Le réseau « FOSS de MBANKOMO » mis sur pied
À l’initiative de Marie Louise Etoa née Fotso, les femmes de l’arrondissement de Mbankomo veulent faire de cette localité située à quelques pas de Yaoundé un pôle à forte production de verres blancs trivialement appelés « foss ». L’évaluation d’une première production effectuée hier, 11 mai 2022, en présence de Junior Fouda Fouda, maire de la commune éponyme, dessine un avenir radieux à l’horizon.
Apprendre aux femmes de Mbankomo à pécher et non à toujours tendre la main est le slogan que s’impose Marie Louise Etoa née Fotso durant son magistère à la tête de la section OFRDPC de la MEFOU ET AKONO NORD. « Lorsque nous parcourons nos sous sections, nos comités de base, nous avons remarqué que la femme de Mbankomo est très pauvre pas parce qu’elle est fainéante, mais du fait qu’elle ne distingue pas la richesse se trouvant dans son biotope. De ce fait, elle a toujours eu cette tendance à tout attendre des autres. Nous avons donc décidé pendant notre campagne, d’autonomiser la femme. De lui apprendre à pêcher au lieu de lui donner du poisson. Le message est passé. ». Pour ce faire, atteindre cet objectif exige de se retrousser les manches.
Pour conduire ce vaste chantier de l’autonomisation de la femme, elle peut compter sur ses amazones. Femmes dynamiques et engagées désireuses de s’affranchir de la main tendue à laquelle elles ont souvent été étiquetées. Les activités génératrices de revenus constituent la clef de voute pour y arriver. « Nous avons déjà cet avantage que nous avons trouvé à Nomayos des femmes dynamiques et organisées. » reconnait l’initiatrice du projet.
Pari sur le verre blanc
Après une forte réflexion, les femmes de Mbankomo parient sur la production des hannetons ou verres blancs communément appeler « foss », une sorte de mollusque classé dans la catégorie les invertébrés. Évoluant en zone équatoriale, sa chair est reconnue pour être un délice pour le palet. Cependant, sa rareté sur le marché du fait de sa production en fonction des saisons fait de ce produit alimentaire très riche en protéines, un repas réservé aux poches pleines. À titre rappel, le foss ( verre blanc) se ciisine de plusieurs manières. Notamment, sous forme de brochettes, rôti, dans le met de pistache en tre autres. Dans les marchés, un verre de foss coûterait 3000 Fcfa. Ce qui n’est pas donné à tous surtout en ces temps de vache maigre.
Une affaire de Mbankomo
Pour changer la donne, les femmes de Mbankomo décident d’en faire leur affaire. Après une formation organisée à l’occasion de la célébration de la fête internationale de la femme le 08 mars 2022, sur comment pratiquer l’élevage des hannetons, les femmes de Mbankomo font vite de passer de la théorie à la pratique.
À peine quelques mois, les premiers résultats sont visibles. Dans l’unité de production de Nomayos situé au pont bascule, la récolte ne donne pas moins de deux bassines pleines de ce précieux sésame. La première expérience est sans aucun doute satisfaisante. L’objectif est donc désormais de multiplier la production, à l’échelle commerciale afin de satisfaire la forte demande. « Pour la commercialisation, une stratégie est entrain d’être mis en place. Nous comptons pour l’instant procéder par livraison dans les restaurants, services traiteurs, hôtels et puis même l’entourage. Chez l’homme Béti en particulier et le camerounais en général, le foss est un aliment très apprécié. Lorsque les gens sauront qu’il est produit ici à Mbankomo, nous risquerons même d’être déborder par les demandes. Nous envisageons pourquoi pas plus tard exporter nos produits. Bref, une équipe est à pied d’œuvre pour une réflexion pousser sur un plan marketing. »

Par ailleurs, elles choisissent d’unir leur force en créant le Réseau Foss de Mbankomo ( REFOM ) afin d’accroitre les prochaines productions. « nous sommes très fière de voir le résultat. Parce qu’elle a largement dépassé nos attentes. Je pense que la plateforme de Mbankomo va s’arrimer pour faire mieux. Donc, il faudra une programmation. Comme nous connaissons déjà le cycle de vie de ces larves, nous allons nous arranger afin qu’il n’y ait pas de rupture. », rassure Marie Louise Etoa née Fotso.
Le soutien du maire
Malgré les difficultés auxquels elles font face, leur détermination ne manque pas de toucher Junior Fouda Fouda, le maire de la commune de MBANKOMO qui, séance tenante décide d’apporter un appui de près de 50 bacs au nouveau réseau. Pour le maire, la production du Foss made in Mbankomo pourrait être un atout majeur pour le développement économique de l’arrondissement. Pour la circonstance, il était accompagné des autorités traditionnelles qui ont eux autres marqués leur onction de bénédiction cette initiative.

En multipliant ce type d’initiatives, Marie Louise Etoa née Fotso, s’inscrit en droite ligne de la politique gouvernementale et par la même occasion de la chapelle politique à laquelle elle milite depuis fort longtemps ; en matière d’entrepreneuriat et d’autonomisation de la femme.
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