Cameroun– Mme NDJIE FRIDOLINE FRANCOISE Veuve EMBOLO MVONDO : Forever

Cameroun– Mme NDJIE FRIDOLINE FRANCOISE Veuve EMBOLO MVONDO : Forever
Décédée le 12 janvier 2024 des suites de maladie à Yaoundé, la digne fille Mvokani, originaire de Ngama par Monatélé dans le département de la Lekié, a été inhumée le samedi 24 février 2024 à Nlong-Onambélé dans l’arrondissement de Sa’a. C’était en présence des membres du gouvernement, des dignitaires religieux, des autorités administratives et traditionnelles, et de plusieurs amis et connaissances. Un hommage grandeur nature, à la hauteur de l’illustre disparue.
Douce. Courageuse. Généreuse. Humble. Sage… Les mots de la langue française ne suffisaient pas pour qualifier le vécu et l’héritage de Mme NDJIE Fridoline Françoise Veuve EMBOLO MVONDO. Un séjour qui commence le 12 avril 1962 à Nlongbon, une bourgade située dans l’arrondissement de Monatélé. Son père NDJODO Flavien et sa mère MBEZELE Marie étaient alors fiers de recevoir ce précieux cadeau du Seigneur. Comme tout enfant du village, elle n’échappe pas aux jeux et travaux des filles de son âge, et n’oublie surtout pas de s’appliquer à l’école. C’est ainsi qu’elle obtient son CEPE (Certificat d’études primaires élémentaires) à l’école Publique d’Ekouda en 1975. Après l’obtention du BEPC en 1981 au lycée de Monatélé, elle parvient à réaliser le rêve de tout enfant de son âge, celui d’aller fréquenter à Yaoundé. C’est d’ailleurs l’époque où la pensée selon laquelle, « l’école de la fille ne sert à rien » avait le vent en poupe dans certaines familles chez les Béti. Pour mieux s’affirmer, elle poursuit son second cycle à l’Institut SAMBA, où elle sortira nantie d’un baccalauréat G2 en 1986. Même après avoir « enlevé la tenue », elle vise toujours plus haut et plus loin. Comme plusieurs « grands » de ce monde, elle va séjourner dans les Amphis de l’université de Yaoundé. Un séjour qui s’achève en 1991, avec à son arc, une licence en Sciences Economiques. Et ce n’est pas tout. La digne fille « Mbokani, Pêregan mekôlo » de Ngama par Monatélé, convoite toujours les cimes de la connaissance. C’est dans ce sillage qu’elle va glaner en 1995, le Diplôme de Professeur de l’Enseignement Général deuxième Grade (DIPES II), à l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé.
Bulldozer
La même année marque le début d’une carrière professionnelle riche et variée. Du Cetic de Bertoua au Lycée Technique Charles Atangana en passant par le Cetic d’Obala, la Comptabilité, les mathématiques générales, la géographie économique et la Législation du travail n’avaient plus de secret pour elle. Une riche carrière qui s’achève en 2022, avec son départ à la retraite, en tant que censeur au lycée technique Charles Atangana à Yaoundé. En-dehors d’être cette enseignante qui a formé plusieurs nobles citoyens, c’était une valeureuse dame, qui a laissé des empruntes indélébiles. D’ailleurs, une bibliothèque ne saurait suffire pour contenir la kyrielle de témoignages qui résume sa vie car, elle aura roulé sa bosse de la plus belle des manières. Douée d’ingéniosité et d’amour, pour ses enfants et sa famille plurielle, elle était un monument. Malgré les circonstances parfois difficiles, surtout après le décès de son charmant époux, elle utilisait toujours cette formule magique pour calmer ses gosses : « ça va aller… », et ça allait toujours… « Elle savait tendre de la main à ceux qui lui demandaient de l’aide. C’était la plus douce des mamans Eton », reconnaissent ses enfants dans leur témoignage rempli d’émotions.
Du haut de ses 62 années de vie sur terre, le Seigneur lui a accordé la grâce d’avoir une ribambelle d’enfants, et la joie d’être grand-mère. Pour son petit-frère Mgr Faustin AMBASSA NDJODO, Archevêque de Garoua, lui coller un titre reste une équation difficile à résoudre car, elle a été pour lui, « une sœur et une confidente, une mère et une conseillère. Si j’avais à te donner un nouveau nom, tu t’appellerais MERCI. MERCI pour nos parents que tu as tous accueillis chez toi. MERCI pour les orphelins et enfants vulnérables de la famille que tu as hébergés chez toi. MERCI pour ton témoignage de foi chrétienne et de générosité. Tu as terminé ta course sur cette terre. Que le Seigneur t’accueille dans son éternelle Demeure ». C’est à coup sûr tout ceci qui a encouragé les sept Evêques, la centaine de prêtres, les autorités, et les populations venues des 10 régions du pays, de braver toutes les embûches pour se rendre à Nlong-Onambélé par Sa’a, à l’effet de rendre un ultime hommage à cette « Dame au grand cœur ».
Son départ laisse de milliers de personnes en larmes, avec une seule question rhétorique qui surgit à chaque instant, « mort … Qui es-tu ? »…
Landry NDZANGA