Cameroun: Vie chère à Kribi les populations appellent l’Etat au secours!

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Réputée d’être l’une des villes les plus chères du pays, la ville de Kribi connait depuis un certain temps une flambée des prix  des produits sur le marché, qui dépasse de loin le quotidien, dans cette cité touristique aux mille charmes. Une situation qui inquiète de plus en plus les populations, qui appellent l’État à l’aide.

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« C’est dure, c’est très dure et ça devient de plus en plus difficile, on ne sait pas jusqu’à quand allons nous tenir ainsi, il Faut que le gouvernement face quelque chose, il faut que le gouvernement nous vienne en aide » crie Jeanne Biloa, originaire de Niété, résidente au quartier Afan Mabe, situé dans le centre ville. Cette mère d’une famille de cinq enfants plus son mari que nous rencontrons, vient juste de rentrer du marché Nkolbiteng, marché principal de la cité à plus 200 mille âmes.

Son sac en matériau plastique, appelé communément sac Bandjock à la main presque vide, elle déballe les produits achetés au marché. Pas grande chose, juste 3 kilos de riz, de la tomate, du poisson, et quelques épices. Pour cette famille prolétaire, le budget est pourtant resté le même que toujours, adapté au revenu du chef de famille, sans emploi, qui se débrouille comme bon nombre des camerounais ici, dans le secteur de l’informel. Avec la crise sanitaire du covid-19, la vie est encore devenue difficile pour lui, qui a vu ses activités complètement à l’arrêt.

« Il y a peu encore, avec ce même budget, je ne dis pas que nous mangions mieux, mais tout de même, nous nous en sortions, je veux dire que nous jonglions quand même pour que tout le monde soit satisfait ici à la maison on sait que la ville de Kribi est chère, mais depuis un certain temps, vraiment c’est difficile, on ne sait plus si les prix au marché sont même encore contrôlés; chaque jour tout augmente. Ce que vous achetez hier à 500 franc, vous repartez aujourd’hui c’est déjà à 600, 700 francs. On ne sait ou les commerçants font ca exprès, s’ils s’entendent avec les autorités, on n’est dépassé. » exprime Jeanne.

La ville de Kribi est connue pour être une ville particulièrement chère, ce pendant l’augmentation des prix des produits sur le marché ces derniers temps, inquiète. Ici tous les secteurs sont touchés. l’alimentation, comme les matériaux de constructions; à Kribi il n’y a pas un secteur qui ne soit touché par la hausse des prix. Les produits de mer, principale source de la ville, connaissent le même sort et ce depuis un bout maintenant. En période de crue, comme en période morte, manger du poisson de mer pour les familles modestes n’est plus du tout évident.

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Les pêcheurs accusent l’intense activité portuaire maritime, mais aussi pétrolière sur la bande côtière que connait la cité touristique de Kribi à travers l’implantation des projets structurants, tels que le port en eaux profonde et les plateformes. « Ces derniers ont occupé des vastes espaces sur la mer, qui nous oblige à contourner les cordons de sécurités mis tout autour, à aller vraiment très loin pour tenter de trouver les nouveaux nids de poissons et ca un coût malheureusement, que les camerounais moyens ne peuvent supporter, nous en sommes conscient, mais on y peut rien, c’est la vie qui nous l’impose ainsi. s’il y avait de moyens d’accompagnements de l’Etat peut être nous ferons autrement » explique Thomas Evehe, propriétaire d’une pirogue de pêche.

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« Nous sommes obligés  de vendre, au gros poisson les produits de notre pêche, nous sommes des chefs de familles et nous avons des responsabilités. En plus vous voyez que tout a augmenté au marché, nous aussi nous faisons pareil pour tenter de joindre les deux bouts. Il faut que le gouvernement fasse quelque chose, sinon, les pauvres comme nous, nous allons mourir et je suis sérieux quand je le dis, c’est vraiment dure » conclue t-il. La situation est donc difficile à Kribi. Pour tenter de comprendre le pourquoi de la variation des prix des produits sur le marché, nous nous rendons sur place à l’effet de percer le mystère, nous rencontrons Albert un grossiste qui accepte nous ouvrir les portes de son magasin.

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Un grand espace, quasiment vide, au bout quelques sacs de riz, d’arachides et farines  etc. « Vous voyez, ca explique tout! » clame t-il. « Les produits sont rares, les fournisseurs accusent la fermeture des frontières due au Covid-19, et l’extrême pression fiscale et douanière. On n’a pas le choix, on a des crédits auprès de nos créanciers et avec les mouvements sans cesse récurrent au marché Nkolbiteng dont les casses du maire, il faut bien que nous nous en sortions, il faut bien que nous trouvions un moyen de nous en sortir, au gré de couler et se retrouver à la rue. » lance t-il.

Voilà qui expliquerait peut-être entre autre les raisons de cette hausse soudaine des prix sur le marché, mais à Kribi le mal est peut être plus profond que ca. « C’est vraiment incroyable, à Kribi en 2020, j’achète trois maigres battons de manioc à 200 Francs, je suis dépassé! » explique Pierre, fonctionnaire de l’État à Kribi, depuis 5 ans. « Il y a 5 ans quand j’arrivais ici, les choses n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. Non sérieux Kribi m’a gagné, tout est cher et chaque jour un peu plus. la vie chère à Kribi! ». Une situation qui s’expliquerait aussi du faite de l’impraticabilité des voies de communicants, reliant la capitale de l’Océan, aux bassins agricoles, environnants, Niété, Akom 2, Campo, Bipindi, Lolodorf, Mvengue. Avec la saison de pluie actuelle, le coût de transport pour joindre lesdites localités a triplé  pratiquement, avec une incidence directe sur le prix des produits sur le marché.

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« Vous voyez pour nous les agriculteurs, notre problème ici, c’est d’abord celui de l’état de la route. nous avons des produits qui pourrissent dans les champs, parce qu’il  n’y a pas de route pour écouler ca vers le marché en ville. Actuellement la route Akom2-Kribi, est coupée elle est impraticable. pour arriver ici à Kribi, c’est un véritable parcours de combattant. Nous ne pouvons pas contourner sur Ebolowa, Yaoundé, Edéa pour arriver avec ces produits à Kribi, non  seulement le transport sera lourd, mais nos produits ne vont pas tenir. Et c’est comme ca depuis des générations, mais la situation se complique parce que Kribi à de plus en plus des gens qui y vivent, et la vie est vraiment de plus en plus chère. Le gouvernement doit faire quelque chose, on attend depuis la concrétisations des promesses électorales sur nos routes. » Rafael Effa Ndong, agriculteur.

La situation est donc telle que si rien n’est fait pas l’autorité publique pour réguler, les prix des produits sur le marché et trouver des solutions pour approvisionner en quantité et qualité des produits, sur le marché kribien, la ville connaitra une implosion sociale à coté du choléra et du chômage qui sévissent dans la cité touristique.

Partir au Cameroun ou au Togo pour les vacances

L’Etat camerounais entendra-t-il les appels au secours de la population des environs de Kribi, ou bien s’en remettra-t-il aux forces vives du pays pour sortir de la crise ? Ces dernières, il faut bien le dire, sont à pied d’œuvre en permanence pour faire vivre leur économie locale et tâcher de faire en sorte que tout le monde puisse vivre dignement. L’un des atouts du Cameroun reste le tourisme, qui attire au fil des ans toujours autant de visiteurs. Il s’agit là d’une manne financière importante, pour des petites communes qui, du fait de la forte volonté de leurs habitants, font en sorte que les voyageurs y trouvent à la fois un accueil extraordinaire et une certaine manière de voir le Cameroun, dans ce qu’il a de plus typique. Grâce à eux et aux efforts qu’ils font pour rendre la vie des touristes agréable et confortable, de nombreuses personnes peuvent avoir du travail et donc un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins, sans aucun recours aux pouvoirs publics.

Partir en vacances au Cameroun

Cependant, d’où que l’on vienne, en tant que touriste, il faut absolument avoir un visa pour le Cameroun. Cela fait partie, en effet, des formalités avant de partir au Cameroun, qu’il faut absolument accomplir. Une fois que l’on a fait sa demande, en général par le biais d’un site internet qui se charge de ce genre de services pour les particuliers, on obtient l’autorisation de séjourner au Cameroun. Là on peut librement aller et venir, de manière à découvrir le mieux possible ce pays qui reste peu touristique pour les Européens, mais qui a tout de même beaucoup à montrer aux curieux. Loin des pyramides d’Egypte ou des plages du Maroc, ce sont d’autres merveilles que l’on est amené à voir, au Cameroun, qui reste plus intimiste mais résolument accueillant. On en revient avec une autre image de l’Afrique, que celle que l’on a toujours vue dans les médias français.

Pourquoi ne pas aller au Togo ?

Il en va de même pour un autre pays situé un peu plus à l’ouest sur le continent africain, et qui a la chance de disposer d’un petit bout de littoral très pittoresque, qui n’a rien à voir avec tout ce que l’on pourrait expérimenter par ailleurs, hors du Golfe de Guinée. Pour le Togo, il vous faudra aussi un visa, cela s’entend, le pays n’étant pas ouvert aux quatre vents ni à tous ceux qui souhaiteraient y entrer. Donc là encore, il suffit de remplir quelques formalités en ligne pour obtenir un visa pour le Togo et pour aller visiter Lomé ou bien s’enfoncer plus avant dans les terres pour se plonger dans la magnifique forêt d’Lili ou bien, plus à l’est, l’extraordinaire Réserve Nationale de Togodo, sans oublier les villages perchés au sommet des collines. Là le dépaysement sera résolument au rendez-vous, en particulier pour des touristes français n’ayant jamais mis les pieds sur le continent africains. En plus l’avantage c’est qu’au Togo, on parle français.