MËNDIM ME ZÒN : l’original by Nicaise Apollonie NGONO

MËNDIM ME ZÒN : l’original by Nicaise Apollonie NGONO
L’infusion originaire de la région du Sud Cameroun qui ambitionne se positionner au sommet des boissons chaudes dans le monde fait couler beaucoup d’encre et de salive. Ses vertus connues de tous amènent de nombreux aventuriers dans le secteur. Nicaise Apollonie NGONO, pionnière dans la commercialisation de ce produit et propriétaire légale de la marque « MËNDIM ME ZÒN » se confie à la rédaction d’AFRIKINFO.NET. Cette dernière a répondu présent au rendez-vous donner par le Salon de l’Action Gouvernementale ( SAGO ) 2023.
AFRIKINFO.NET : L’Afrique a un incroyable talent. Avec ce talent, Nicaise Apollonie NGONO, vous avez choisi de l’orienter dans le domaine de la santé. Plus précisent dans la consommation des boissons chaudes. Au lieu de vous concentrer dans ce qui existe déjà ( café thé etc…) vous proposez du nouveau sur le marché. Notamment le MËNDIM ME ZÒN. Qu’est-ce qui vous inspire ?
Nicaise Apollonie NGONO : MËNDIM ME ZÒN veut dire littéralement l’eau des aubergines. Cette boisson se consomme dans la région du Sud Cameroun. C’est un héritage traditionnel reçu et transmis de génération en génération. L’idée de moderniser et commercialiser le MËNDIM ME ZÒN m’est venue de ma grand-mère paternelle qui en consomme beaucoup. Elle est vraiment âgée aujourd’hui, mais ne fait pas son âge. Elle a encore beaucoup d’énergie contrairement à beaucoup de personnes qui n’ont même pas 50 ans, mais présentent des signes de fatigue et autre. Chemin faisant, j’ai fait des recherches pour la modernisation du processus. Il faut dire que le MËNDIM ME ZÒN a beaucoup de vertus. La principale est de nettoyer le mauvais cholestérol. Les recherches prouvent son efficacité à 98%. C’est donc pour cette raison qu’on lui prête les vertus liées au diabète et à tout ce qui est cardiovasculaire. Lorsque vous prenez le MËNDIM ME ZÒN vous n’avez pas de problème de tension, hypertension. Car il nettoie les mauvaises graisses. C’est pas un thé minceur il faut le préciser. Les vertus sont nombreuses. Je ne peux pas tout citer. J’ai des retours de ce que moi-même je ne connaissais pas. Donc aujourd’hui, le produit fait son chemin. Les gens apprécient, il parle de lui-même. Comment faire en sorte que les gens puissent bénéficier des vertus du MËNDIM ME ZÒN.
AFRIKINFO.NET : C’est du nouveau dans le monde des infusions mais déjà connu au Cameroun de manière traditionnelle. Au regard des vertus dont vous faites éloges, il est clair que la demande est grande. C’est quoi votre périmètre de vente du produit?
Nicaise Apollonie NGONO : Nous avons des points de vente à Yaoundé, Douala. Par ailleurs, nous envoyons déjà nos produits dans la sous-région Afrique Centrale en particulier en Afrique en général. Par exemple, au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, la demande est forte. Nos produits se vendent aussi en Europe plus précisément à Nantes en France. Nos points de vente s’étendent aussi au Texas et au Canada. L’ambition avec le MËNDIM ME ZÒN, c’est d’amener les populations, pas seulement les camerounais à changer déjà les habitudes alimentaires. À consommer déjà le Made in Cameroon. Ce qui est fait, ce qu’ils connaissent et qu’ils reconnaissent déjà les saveurs traditionnelles qu’ils ont eu depuis leur enfance. Je met au défis quiconque que tout le monde a déjà goûté le MËNDIM ME ZON. Même si c’est pas la même aubergine. Mais lorsque quelqu’un le prend, qu’il soit du Nord, de l’Ouest ou du Sud, il reconnaît l’aubergine dans cette infusion. Donc, l’ambition c’est de faire connaître le produit et de grandir pour devenir une grosse structure demain.
AFRIKINFO : Il y a le café en Amérique du Sud, le thé chinois, Arabe etc, est ce une façon de demander aux gens de faire un repli identitaire au niveau de ce qu’ils consomment?
Nicaise Apollonie NGONO : C’est comme disait quelqu’un, c’est la grande ambition. C’est-à-dire, remplacé ce que les autres font par ce que nous nous faisons au Cameroun. Boire le MËNDIM ME ZÒN à la place des autres. Nous avons beaucoup de richesse dans notre pays. Surtout dans les zones rurales que nous n’exploitons pas suffisamment. Si ces recherches sont exploitées, tout le monde gagnerait déjà par la santé, la longévité et encore qu’on sait qu’au Cameroun la population est essentiellement jeune. Parce qu’elle est jeune, il faut qu’elle ait de bonnes habitudes alimentaires. S’adonner aux excitants et autres ne peut pas être contrôlé, mais si vous prenez le MËNDIM ME ZÒN, cela va contribuer à nettoyer tout ce que le corps regorge comme saleté.
AFRIKINFO.NET : On sait que quand un jeune s’engage dans l’innovation, il est toujours confronté à plusieurs obstacles. Qu’en est-il de vous ? Est-ce un long fleuve tranquille ?
Nicaise Apollonie NGONO : Le problème de la concurrence ne dépend pas de moi. Je suis pionnière dans ce projet de MËNDIM ME ZÒN. Il y a trois ans, j’ai commencé la transformation de cette culture en moderne. Alors, quelques temps après, c’est devenu une marque déposée et protégée. Aujourd’hui, je fais face à cette concurrence déloyale. Je parle de déloyale parce que le MËNDIM ME ZÒN est une marque déposée. On a comme l’impression que c’est quelque chose qui se passe sous le nez des personnes autorisées. Il faut arrêter le phénomène. On demande aux jeunes d’innover. Lorsque c’est chose faite, le jeune est buté à cette concurrence déloyale qui semble être guider de manière invisible par ces personnes qui sont censées stopper. Donc pour faire simple, je fais face au phénomène de concurence. On retrouve plusieurs marques de MËNDIM ME ZÒN. Qu’ils vendent à coût réduit. C’est à se demander à quoi ça sert? Je suis quitté de 1000 paquets à 100 paquets. Parce que je n’arrive plus à tenir le coup. C’est comme si vous avez fait un champ, lors de la récolte, les autres bénéficient des fruits du dur labeur. On va jusqu’à vous mettre au défis de ce que vous avez pris le temps de travailler. On oublie que vous avez passé des nuits blanches. Nous sommes une équipe de jeunes. Nous mouillons le maillot pour que des individus viennent vous mettre au défis sur votre marque déposée. Ce sont ces gens qui dictent les lois. Ils vous disent d’innover et après viennent vous mettre les bâtons dans les roues. C’est à se poser des questions. S’il faut innover au Cameroun, comment fait-on pour s’en sortir ? D’aucuns me diront de les poursuivre en justice. Sauf qu’il faut bien avoir des moyens pour engager une procédure judiciaire. L’argent qu’il va falloir engager pour cette procédure, peut servir au développement de ma structure. Mais pourquoi est-ce que les personnes autorisées n’arrêtent pas ça. Je lance donc là un cri de détresse à l’endroit des pouvoirs publics. C’est pas comme si j’étais caché. Je communique tellement. Je ne cache pas mon besoin de financement. Mais vous trouverez qu’il y a des gens nantis qui se sont lancées tranquillement dans le projet et qui récoltent le fruit de votre travail. C’est cette jungle là qui fait mal. C’est même décourageant d’entreprendre au Cameroun. C’est dommage que ce soit vos propres frères qui soient à l’origine de votre échec.
AFRIKINFO.NET : Pour avoir le produit fini, il est clair que la base ce sont les aubergines sauvages. Comment rentrez-vous en possession ? D’où vous vient la matière première ?
Nicaise Apollonie NGONO : C’est un projet de cœur. Je suis présidente du Réseau des Femmes Rurales du Cameroun. C’est une coopérative que j’ai créé il y a quatre ans. Elle est composée de femmes rurales. Ce sont ces femmes-là qui sont productrices de cette matière première. Il faut dire que c’est toute une chaîne qui est mise en mal. Si mon business tombe, les femmes au village se verront dans le même bateau que moi. Donc le système de production est bien réfléchi, il est bien travaillé. Nous avons besoin d’un petit pouce. Il est inadmissible qu’un jeune entrepreneur comme moi a déjà montré sa volonté, sa vision. Et qu’on reste silencieux face à une telle initiative. Je veux vendre le made in Cameroon. C’est à dire, ce qu’on a jamais vu avec un produit made in Cameroon. Ce que je veux ce sont des reformes. Des gens qui me soutiennent véritablement.
AFRIKINFO.NET : Vous êtes au SAGO, la vitrine du Cameroun, c’est quoi le message à passer aux membres du gouvernement ?
Nicaise Apollonie NGONO : Le message que je veux passer aux membres du gouvernement qui sont dans mon champs d’action est celui d’être sérieux. C’est un peu lourd ce que je dis. Mais faut suivre véritablement les entrepreneurs. C’est-à-dire prendre un entrepreneur et de l’amener au niveau international. Pour qu’un entrepreneur soit au niveau international, il a besoin d’un cheminement, de protection, des certifications. S’il va à l’OAPI il a besoin d’avoir son champ d’action libre. J’ai besoin d’être reconnu à ma juste valeur parce que c’est de l’innovation.



Propos recueillis par JONAS ABENA