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Patrimoine archéologique: Le projet Memve’élé restitue 3745 vestiges au Minac

Les objets qui ont été restitués au ministère des Arts et de la Culture, le 16 janvier 2020 à Yaoundé, datent d’environ 10.000 ans et correspondent à l’ère Holocène.

Bracelets, couteaux, haches taillées, molettes, broyeurs, percuteurs et éclats de quartz sont, entre autres, les objets qui ont été restitués au ministère des Arts et de la Culture (Minac), le 16 janvier 2020. Des objets faits à base de l’argile cuite, des scories, et objets métalliques que les archéologues ont découverts sur une superficie de 418 hectares. Ces vestiges, qui datent de 10.000 dernières années, ont été prélevés lors de l’exécution du projet de Memve’élé, la centrale hydroélectrique camerounaise en cours de finalisation, située à Nyabizan sur le fleuve Ntem dans la région du Sud, à 300 kilomètres de Yaoundé.
Ces recherches archéologiques rentrent dans le cadre des travaux préventifs, destinés à sauvegarder le patrimoine archéologique, menacé de destruction par les travaux. Elles se sont faites conformément à la loi du 13 avril 2013, relative au patrimoine culturel qui stipule en son article 43 : « les travaux d’aménagement, d’extraction, d’exploitation ou de construction dans le cadre des grands chantiers ou des projets structurants doivent préalablement faire l’objet de diagnostics, de prospections et de sondages archéologiques ».
En outre, les prospections des archéologues ont permis la découverte des sites paléo métallurgiques, qui ont livré des fragments des fourneaux et des déchets issus de la production du fer à cette ère, et identifié les lieux cultuels des peuples qui ont jadis peuplé ce site. Ces recherches permettent, notamment d’évaluer les dynamiques culturelles et les assises historiques du peuplement du site exploré, et de dénicher des sites potentiellement touristiques. Le Cameroun regorge d’un patrimoine culturel, naturel diversifié et varié. Ne bénéficiant pas de protection, de conservation et d’une véritable valorisation, ces vestiges méritent d’être mis en valeur. Des questionnements soulèvent le problème de gestion des sites historiques et archéologiques à valeur patrimoniale au Cameroun. Cependant, il est question de s’orienter vers une mise en valeur du patrimoine archéologique. Pourtant, ces vestiges constituent des pierres levées et reconnues comme des témoignages du mode de vie des hommes du passé. L’archéologie préventive a permis d’accéder à des données qu’il aurait été difficile à l’archéologie classique de fournir. Les prémices de l’archéologie de sauvetage au Cameroun remontent à la période coloniale avec la découverte du site d’Obobogo, lors de la construction de nouvelles routes aux alentours de Yaoundé.

Samaki Ndolè

Abena Jonas

Journaliste et web journaliste, directeur des publications du journal Afrikinfo.net, Température  Contact : 697608331 ( Whatsapp ) Email : [email protected] // [email protected]

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