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Promotion du made in Africa: la femme rurale veut passer à l’étape supérieure

Promotion du made in Africa: la femme rurale veut passer à l’étape supérieure

 En participant à la première édition du Salon Africain de la Femme Rurale ( SAFER ), officiellement ouvert hier, 13 novembre, à Yaoundé, au Cameroun, la femme rurale d’Afrique dévoile ses intentions. Celles de faire valoir son dur labeur.

Au Cameroun comme dans plusieurs pays en Afrique, 80% des produits agricoles sont issus de la main rurale. Particulièrement les femmes. En effet, au Cameroun, le processus d’acheminement de ces produits des villages vers les grandes métropoles constitue encore un véritable goulot d’étranglement. Les routes sont en piteux état, l’accès rapide aux moyens de transport quasi impossible. Dieu seul sait comment ces braves femmes manœuvrent pour rallier les villes. Le chemin de croix auquel elles font face a en effet suscité une véritable réflexion. De ce fait, chaque année, se célèbre la journée internationale de la femme rurale. Une occasion pour ces femmes de revoir des nouveaux modèles de production, de transformation et de commercialisation de leurs produits. Heureusement beaucoup comprennent. Aujourd’hui, malgré quelques brebis galeuses, la femme rurale se constitue de plus en plus en GIC, associations ou encore en réseau pour résoudre quelques problèmes. Cela semble marcher. Elles suivent des ateliers de formation sur la qualité de production, de transformation et de commercialisation. Il est donc question de passer à l’étape supérieure. D’où le bien fondé du Salon Africain de la Femme Rurale ( SAFER ).

Placée sous le thème «  la Femme Rurale, mamelle nourricière de l’Afrique: Comment capitaliser son savoir-faire pour en faire une meilleure productrice de richesses? » Cette première édition officiellement ouverte avec l’onction du ministre de la Promotion de la femme et de la famille Marie Thérèse ABENA ONDOUA et qui s’achève le 18 novembre prochain, vise à contribuer à la promotion de la production et de la consommation locale du made in Africa par des femmes vivant en milieu rural en saisissant les opportunités qu’offrent la libre circulation prônée par la Zone de Libre Échange Continentale Africaine ( ZLECAF ).

Pour ce faire, elles doivent se munir d’outils nécessaires pour faire face à ce vaste marché.

Ce sont les associations et organisations de femmes venues de plusieurs pays notamment, du Gabon, Sénégal, Tchad, République Centrafricaine, du Cameroun… partagées leurs expériences.

Durant ces quelques jours, elles auront au menu, une foire exposition, un atelier de formation des femmes en TIC dans le cadre de l’opération MIJEF. Un atelier de formation des femmes sur des techniques de marketing, épargnes et de gestion des stocks, business plan, entrepreneuriat féminin et éducation financière.

Jonas ABENA

Babette ELOUNDOU ESSOMBA, Présidente du Réseau des Organisations Féminines de la Mefou et Akono ( ROFMAK )

Babette ELOUNDOU ESSOMBA, Présidente du Réseau des Organisations Féminines de la Mefou et Akono ( ROFMAK )
Babette ELOUNDOU ESSOMBA, Présidente du Réseau des Organisations Féminines de la Mefou et Akono ( ROFMAK )

« Ce regroupement qui est une première édition, est une plateforme d’échanges. Elle permet aux organisations féminines et aux Réseau des Organisations Féminines de la Mefou et Akono de rencontrer les femmes rurales d’autres pays comme le Gabon, le Sénégal, la Tunisie. C’est l’occasion pour nous de partager nos expériences. Il nous a été présenté les opportunités qu’offre la zone de libre échange continental d’Afrique qui est une véritable niche d’opportunités pour la femme rurale afin d’accroître son carnet d’adresses. C’est une perche à saisir »

 Armand Claude Abanda, représentant résident de l’IAI CAMEROUN

« La femme rurale a toujours été accompagnée par l’IAI. […] Vous savez que le marketing digital aujourd’hui est un atout majeur pour les femmes rurales de mieux vendre leurs produits. Elles n’ont plus besoin de transporter leurs matériels en ville à travers des cuvettes et des  brouettes. Une fois qu’une femme sait qu’elle va produire une tonne de tomate dans deux à trois semaines, elle commence  à balancer cette information dans les réseaux sociaux et puis, elle peut avoir des clients qui viendront sur place payer cette tomate au prix fort. Il est donc important que la femme rurale soit d’abord formée et bien formée à l’utilisation des réseaux sociaux pour qu’elle sache exactement comment optimiser cette utilisation pour augmenter sa rentabilité en termes de vente des produits agropastoraux.  Donc il faut absolument qu’elle soit bien formée pour une meilleure utilisation des outils numériques. Notamment pour la maîtrise du marketing digital. Parce qu’une fois qu’elle a produit, il est important qu’elle sache vendre bien et à temps. »

 Venus Ploton, Ambassadrice africaine solution

 « Pour la femme rurale, je pense que la mise en place de ce que nous avons appelé la tontine numérique durable et salutaire à toute sa place. En réalité, pour prolonger les propos du Représentant Résident de l’IAI Cameroun, il me semble qu’en effet, la femme rurale doit être formée à l’utiliser ces outils mais surtout à en comprendre le sens. Le premier sens en effet, c’est de mettre de l’argent de côté pour faire des investissements des semences. Le deuxième sens, c’est qu’une fois la production faites, qu’elle puisse comptabiliser cet argent voir permettre aux clients de payer directement via téléphone. La troisième chose, c’est aussi un usage du téléphone portable. Raison pour laquelle, nous avons demandé à un certain nombre d’opérateurs de nous accompagner. C’est aussi de pouvoir nous accompagner en cas de problème. Quand nous sommes en brousse, parfois on est loin des centres de soins. C’est important que grâce au téléphone, elles puissent le faire. Cela suppose aussi que nous ayons beaucoup progressé sur la couverture numérique du pays par conséquent grâce à l’aérospatial, c’est quelque chose de faisable. Ce salon de la femme rurale est extrêmement important. Là encore le Cameroun sert d’exemple pour déployer les compétences et surtout le rôle et la place de la femme rurale dans le développement du pays et la mise en œuvre des ODD et de la ZLECAF. »

 Propos recueillis par Jonas ABENA

Abena Jonas

Journaliste et web journaliste, directeur des publications du journal Afrikinfo.net, Température  Contact : 697608331 ( Whatsapp ) Email : [email protected] // [email protected]

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