Cameroun- De FONIJ à FOGAJEUNE : une mutation pour une mission plus importante
La structure dont les responsables ont officiellement été installés, le 18 octobre dernier, entend fournir aux jeunes entrepreneurs camerounais du terroir et de la diaspora, un ensemble de services financiers et non financiers de qualité.
C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour les jeunes camerounais. En effet, le souci constant du gouvernement à trouver des solutions efficaces à la problématique du chômage et du sous-emploi des jeunes camerounais a encore accouché d’un nouveau bébé. Il s’agit du Fonds de Garantie aux Jeunes Entrepreneurs. Cette nouvelle structure monte sur scène en vue de la pérennisation financière du Fonds National d’Insertion des Jeunes (FONIJ) et le Plan Triennal Spécial Jeunes (PTS-Jeunes). En rappel, le PTS-JEUNES a déjà permis le financement de plus de 13 000 projets en faveur des jeunes et généré plus de 38 000 emplois directs pour un coût de plus de vingt milliards FCFA.
En dépit de l’obtention de ces résultats, il demeure que, bon nombre de jeunes entrepreneurs locaux installés par le PTS-JEUNES individuellement ou issus des villages pionniers de seconde génération et des clusters économiques, ainsi que ceux de la diaspora, tous porteurs de projets à fort impact, peinent à engager la phase d’extension ou de développement de leurs entreprises. En effet, l’extension ou le développement de ces entreprises nécessite la mobilisation des ressources conséquentes ou additionnelles auprès des institutions financières, majoritairement des banques commerciales et des micro finances qui détiennent les épargnes des clients. Cependant, tenues par le respect des règles prudentielles de la COBAC, régulateur du secteur, ces institutions financières qui considèrent les jeunes entrepreneurs et leurs petites entreprises comme des risques à éviter, refusent de leur octroyer des crédits avec l’argent issu des épargnes à court terme ou imposent des conditionnalités difficiles à remplir : titre foncier, garanties, états financiers antérieurs sur 03 ans, plan d’affaires aux normes. Le FOGAJEUNES intervient donc cette institution qui viendra résoudre ces équations. D’où l’initiative préconisé par le président camerounais lors de son adresse à la jeunesse le 10 février 2022 au sujet des nouvelles mesures visant la mobilisation des financements spécifiques nationaux, bilatéraux et multilatéraux pour accompagner la mise en place d’un fonds de garanties des jeunes entrepreneurs. Un initiative réitérée le 10 février 2023 en précisant cette fois de doter ce fonds d’un guichet spécial destins aux jeunes de la diaspora.
Le projet à la différence du FONIJ, est à la fois un instrument de préparation des jeunes entrepreneurs à la conduite avec succès des activités entrepreneuriales, de facilitation de leur accès aux crédits auprès des institutions financières souvent réticentes et de mobilisation permanente des ressources nécessaires pour le financement des projets des jeunes auprès des divers acteurs de l’écosystème entrepreneurial. D’ailleurs, plusieurs micro finances ont donné leur onction.
Au cours de la cérémonie d’installation du coordonnateur national Abdoul Karim NASSOUROU et son staff administratif et technique, une convention de partenariat entre le Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique et quelques institutions financières a été signée. Ceci est venu consacrer officiellement le lancement de sa mise en œuvre.
En prenant officiellement fonction, l’équipe en charge de mener à bien ce projet est sommée d’être conscient de la lourde confiance que leur a été accordée.
Jonas ABENA
Réaction
Adamou HAMAN WABI, Directeur général Crédit du Sahel
« Tout d’abord, je voudrai dire merci au ministre de la jeunesse, son staff et ses partenaires pour avoir pensé à mettre sur pied ce projet qui existait mais qui a été reformulé. En reformulant ce projet, c’est pour redonner des chances supplémentaires aux bénéficiaires pour qu’on puisse atteindre le maximum de jeunes. A l’endroit des jeunes, c’est une nouvelle opportunité qui s’offre à eux avec des conditions nouvelles qui sont déjà mises sur pied. Cela voudrait dire que ces jeunes auront désormais la facilité d’accéder au crédit à des taux particulier leur permettant de faire leurs activités. Dans cette catégorie de jeunes, il y a ceux qui ont déjà qu’expérience de terrain, il y a ceux qui vont nous rejoindre d’un moment à l’autre. Le tout mis ensemble, les jeunes seront occupés. Notre cahier de charge ici est de travailler comme par le passé en synergie avec la coordination nationale pour que nous puissions au maximum faire bénéficier les jeunes de ces opportunités. Ensuite mettre un accent sur le suivi et le recouvrement. Parce que si on met en place des crédits ou des subventions, il faut que ces subventions soient bien suivies pour que les recouvrements puissent se faire et donner la chance aux autres. »
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